Monumenta 2012 : Buren passe des rayures aux pois

Excentrique(s), travail in situDu 10 mai au 21 juin 2012, Daniel Buren investit la nef du Grand Palais dans le cadre de Monumenta, événement d’art contemporain annuel. L’artiste connu notamment pour ses rayures présente « Excentrique(s), travail in situ, une œuvre en ronds et en couleurs.

En ce jour d’ouverture de Monumenta 2012, la longueur de la file d’attente reste raisonnable. En quelques minutes, le visiteur parvient donc à rejoindre l’intérieur de la nef du Grand Palais investie, cette année, par Daniel Buren. De lui, on se souvient bien entendu de son motif fétiche la rayure déclinée sous toutes ses formes : colonnes au Palais Royal mais aussi toile, tissu, mur. Ici l’artiste a opté pour le cercle, forme principale du bâtiment, décliné en couleur et en nombre. A l’entrée, c’est d’abord une forêt de poteaux noir et blanc qui nous accueille. Au sommet de ces troncs métalliques, des grandes pastilles orange, vertes, bleues, jaunes viennent jouent de leur transparence et de leurs reflets. Du sol au plafond – la nef du Grand Palais culmine à 45 mètres – la couleur envahit le lieu. L’effet se révèle plutôt amusant. Fête foraine ou préau d’école, l’œuvre évoque un lieu festif et enfantin. On avance la tête en l’air, la structure métallique de la Belle Epoque passe du bleu au orange en quelques pas. Au centre du monument, les pastilles laissent place à quelques miroirs posés au sol. Une fois dessus, sensation de vertige assurée. Buren n’en a pas fini avec les couleurs puisque quelques vitres de la nef ont été recouvertes d’un film bleu. Puis la forêt dense en couleur reprend jusqu’à la sortie.
Court instant
Si l’installation s’avère ludique et nous fait percevoir la vie en vert ou jaune, l’expérience ne transporte que pendant un court instant. Impossible par exemple de voir l’œuvre du dessus, là où elle peut prendre un tout autre aspect et se confronter à l’architecture – on retrouvera une photo dans le livre de l’exposition (Sur demande du public, le balcon a été ouvert samedi 12 mai). On s’assoit alors sur les marches des bas-côtés, on observe avec plus d’acuité les jeux de lumières sur le sol cimenté qui semble avoir été teinté à la craie. A la faveur d’un rayon de soleil, les couleurs s’intensifient. Puis on entre une nouvelle fois dans cette forêt pop admirant sans cesse la grandeur de la nef en technicolor. A la sortie, il manque tout de même ce sentiment d’une confrontation artistique, ce moment d’étonnement, de questionnement, de rejet ou d’adhésion totale. Dans cette Monumenta, mon émotion a été minimale. A vous de voir.

Site officiel : http://www.monumenta.com/

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