Ton compagnon gouverne, deviens journaliste culturelle

Archäologisches Institut der Universität GöttingenVotre situation personnelle et nationale change ? Vous ne pouvez plus exercer votre métier de journaliste politique ? Devenez alors journaliste culturel. Valérie Trierweiler, compagne du président de la République mais aussi Audrey Pulvar, en couple avec le ministre du Redressement productif sont les premières concernées. Les nouvelles responsabilités de leur jules respectif les obligent à un principe de précaution journalistique. Privées de politique, le premier réflexe consiste à aller voir du côté de la culture.
Irritation
On ne remettra pas ici en cause les capacités journalistiques de ces professionnelles. Tout journaliste doit savoir s’intéresser à un sujet, l’appréhender, et le partager avec le public. Passer de la politique à la culture ne semble donc pas un problème de compétence. C’est plutôt le côté systématique de cette reconversion qui irrite. Il semble que la culture apparaisse comme une issue de secours pour ces femmes qui souhaitent logiquement poursuivre leur carrière. Choisie par elles ou par les médias à leur place et validée par le grand public, cette spécialisation en deviendrait presque un lot de consolation, une parenthèse avant de retourner au cœur de la pratique journalistique. Les journalistes culturels doivent être ravis. La culture serait-elle à la politique ce qu’une première littéraire représente face à une première scientifique.
D’accord, le terme culture recouvrant une réalité vaste et variée, le choix de cette reconversion peut, sans doute, être un prétexte pour rassurer les gardiens de l’éthique journalistique. Cela donne tout de même la fâcheuse impression que l’on envoie ces femmes à leur tricot. Femmes de ministre ou de président, visitez des expositions et sortez au théâtre, messieurs les journalistes scrutent la vie de la cité.
Tonalité politique
Passé ce petit énervement féministe, revenons à la culture. Loin d’être anodine, celle-ci arbore aussi une tonalité politique. Pour être dans la caricature, le travail de Buren trouvera plus d’écho dans Libération et la défense du patrimoine français dans Le Figaro. Comment les choix éditoriaux de ces journalistes, si elles optent pour la culture, seront-ils perçus ? Commentés ? Critiqués ? Ce n’est donc pas leur spécialisation qui est en cause mais bien leur travail de journaliste en lui-même.
Justice – la femme de Michel Sapin, journaliste judiciaire aux Echos s’interroge sur son avenir-, sport, développement durable, mode… peu importe le sujet, ces journalistes, souvent avec des années de carrière derrière elles, vont devoir imaginer une façon d’exercer leur métier pour les années qui sont devant elles. On leur souhaite beaucoup d’inspiration.

Photo : Main de la Vénus de Milo © Archäologisches Institut der Universität Göttingen

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