Cité de l’architecture : « Circuler », y’a à voir !

Depuis le 4 avril et jusqu’au 26 août 2012, la Cité de l’architecture de Paris s’interroge sur les conséquences des modes de transport dans l’évolution des villes. «Circuler. Quand nos mouvements façonnent nos villes» montre, tire des bilans et imagine autour d’une thématique parfois difficile à mettre en exposition.

« Circuler » est une exposition un peu déroutante. Si elle démarre bien avec des installations ludiques, la thématique, ardue à illustrer, perd quelque peu son chemin en route. Dès le début le sujet est bien posé avec notamment une frise chronologique datant les différents moyens de transport et les premiers ensembles urbains. Des rues et portes médiévales à l’art de la façade du XIXe siècle en passant par les plans de villes au XVIe siècle, l’exposition fait prendre conscience du thème en douceur. Viennent ensuite différentes parties consacrées à l’introduction des nouveaux moyens de transport dans le tissu urbain. Avec la voie ferrée, des transformations majeures arrivent en ville. L’exposition montre clairement comment le train a un impact à la fois sur l’apparence et l’organisation de la ville. Photographies à l’appui, on saisit l’importance architectural que constituent les gares avec leur entrée triomphale, leur halle gigantesque, leur parvis, leur tour de l’horloge. De Paris à Tozeur en passant par Lisbonne, la gare devient un monument à part entière. Tramway, bus, métro et automobile font aussi leur entrée. Comme des couches successives, ces moyens de transport ont un fort impact sur l’évolution des villes. Si les plans d’expansion de Paris, Londres et Berlin à différentes dates apportent une réelle vision de la transformation, l’exposition peine tout de même à concrétiser le thème choisi. Le traitement de l’automobile, principalement par des photographies et parfois non datées, ne fait pas démonstration. De même, la partie sur l’avion laisse un peu à terre.
La ville éclatée
Pour conclure ce premier grand moment de l’exposition, un collage en trois dimensions composé d’images quotidiennes de villes et de transport plonge dans une impression de stress contemporain plutôt bien vu. C’est la ville éclatée en puissance. Plusieurs séquences audiovisuelles attendent le visiteur pour une mise en mouvement de ces transformations.
En descendant quelques marches, l’exposition se poursuit dans le présent et le futur. On retient avec intérêt les esthétiques cartographies tridimensionnelles résultats d’une expérience de géolocalisation de six personnes pendant un mois. La dernière salle, dans une ambiance évanescente, présente différents outils technologiques qui devraient aider les hommes à alimenter ce mouvement perpétuel de la ville. Les geeks vont adorer.
A l’heure de la question du Grand Paris, l’exposition amène à réfléchir sur une possible harmonie urbaine. Si elle ouvre le débat, elle peine à donner des solutions concrètes. A tous de s’y mettre.

Site officiel : http://www.citechaillot.fr/fr/

Photo : Guillaume Lebigre, d’après le dessin original La Ville future, une solution hardie du problème de circulation, de Harvey Wiley Corbett, 1913 @ L’Illustration / Capa 2012

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