BILLET : Erwin Blumenfeld dans le miroir

Blumenfeld self portraitSelon vous, j’aurais dû choisir une couverture de Vogue pour illustrer le travail du fameux photographe de mode Erwin Blumenfeld. Bah non, j’opte pour un autoportrait ! (En plus j’ai déjà publié un cliché de couverture).

Parce que la rétrospective du Jeu de Paume, jusqu’au 26 janvier 2014, est autant l’histoire d’un photographe de mode débordant d’idées que celle d’un jeune Berlinois décidé à écrire comme il peut son histoire d’homme.

Né juif dans une Allemagne bientôt hitlérienne, élevé dans une famille faisant de la confection (de parapluie) alors qu’il se voit comédien, le jeune homme sera, selon lui, le pire du pire : photographe.

Les autoportraits posent ainsi des jalons dans son histoire. Ici, on et en 1937, dans son atelier de Montparnasse et il vient de réaliser une première couverture pour un magazine français. Se mettant donc en scène, on aperçoit sa silhouette se reflétant dans le miroir. Au premier plan, ses obsessions se révèlent. Le portrait mi-dessiné mi-photographié, le buste en plâtre s’accorde, dans une construction Dada, avec une photographie de visage de femme, des images d’architecture et de tâpisserie font le décor.

Dans quelques années, il fuira à New York après avoir été interné dans un camp français. Avec sa famille et sa détermination, ses influences et un humour à toute épreuve, il publiera des photographies en couleurs vives dans Vogue, Harper’s Bazaar, Life…

D’autres autoportraits suivront pour faire une pause, un légère mise au point et repartir dans ces accumulations d’instants. Blumenfeld, c’est de l’attitude dans la vie !

Jeu de Paume

Erwin Blumenfeld, Autoportrait, 9 rue Delambre, Paris, 1937 © The Estate of Erwin Blumenfeld

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