Nouveau regard sur l’estampe japonaise

Du 6 octobre 2018 au 6 janvier 2019, la fondation Custodia située à deux pas de l’Assemblée nationale propose un regard nouveau sur l’estampe japonaise.

Après la grande vague d’Hokusai (1830), l’art de l’estampe japonaise serait-elle restée à quai ? C’est le contraire que veut montrer l’exposition, Estampes japonaises modernes 1900-1960, vagues de renouveau. A travers plus de 200 oeuvres provenant de la collection (conservée à Amsterdam) d’Elise Wessels, le visiteur poses ses yeux sur des estampes aux sujets et styles inédits loin des représentations traditionnelles.

Settai, Matin sous la neige, 1941 / Konen, Dotonbori, 1928

Le paysage, thème phare de l’époque d’Hokusai, se modernise et s’urbanise. C’est un Japon différent qui se dévoile comme ici avec une oeuvre de Uehara Konen datant de 1928 et un peu plus tard avec ce Matin sous la neige de Komura Settai (1941).

De même, si le théâtre et ses acteurs ne sont plus au centre des représentations, les portraits sont toujours très présents. Les femmes se coiffent, prennent des bains… mais ce sont aussi des moga (femmes modernes) qui dansent, s’inspirent de la mode occidentale. L’estampe montre ces « nouvelles belles femmes », nom d’une série d’oeuvres de Shinsui.

Goyo, Femme peignant ses cheveux, 1920 / Shinsui, Nuit dans la neige, 1923 / Kyoshi, Danseuse, 1932.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’estampe japonaise de ce début de XXe siècle révèle aussi des évolutions plus mondiales. Les échanges qui se multiplient : les Japonais voyagent davantage et notamment les artistes qui découvrent la peinture française de l’impressionnisme au fauvisme.
L’estampe s’inscrit aussi dans le développement de pratiques commerciales comme la publicité avec, par exemple, la réalisation d’un calendrier Nissan.

 

 

 

 

 

 

 

Goro, Pêcheuses d’ormeaux, 1935 / Umetaro, Pluie, issu du calendrier Nissan, 1957

L’estampe japonaise du XXe siècle fait bouger les lignes. Les artistes se diversifient, cherchent à montrer autre chose… L’exposition est en cela une vraie découverte. Au-delà des images, c’est une technique complexe et minutieuse qui est mise en avant tout au long de cette exposition.

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