Depuis le 22 mars et jusqu’au 22 juillet 2013, le musée Jacquemart-André propose une exposition conséquente consacrée à Eugène Boudin, peintre de la fin du XIXe siècle connu pour ses marines.
En ce printemps hésitant, rien de mieux que de prendre un bon bol d’air frais. Le musée Jacquemart-André a anticipé ce besoin et propose une exposition rétrospective d’Eugène Boudin. 65 œuvres sont réunies dans une petite dizaine de salles de la grande demeure bourgeoise du boulevard Haussmann à Paris. Si les lieux d’exposition sont un peu étroits, les plages réalisées par le peintre ouvrent l’horizon des visiteurs. Des lambris blancs horizontaux servent de supports à l’accrochage des œuvres dont 36 n’ont jamais été présentées en France. En pur Normand, Eugène Boudin a rarement quitté ses côtes natales mais a su les observer et les retranscrire sur ses toiles.
Scènes de plages aux environs de Trouville, fête dans le port d’Honfleur, troupeau de vache dans la campagne normande, Boudin est un autodidacte qui a su rendre compte du quotidien de sa région mais pas seulement. C’est à travers ses pastels notamment, ses « beautés météorologiques » selon Baudelaire, que Boudin nous emmène dans un coup de vent. Il retranscrit les nuances des ciels normands dans des petits formats qui font impression. Et ce dernier mot n’est pas anodin. Admirateur des peintres de Barbizon, Boudin est un proche de Jongkind et Monet. La ferme Saint-Siméon, auberge près de Honfleur, hôtel 5 étoiles aujourd’hui, est leur lieu de rencontre. Le peintre de l’impressionnisme reconnaîtra ainsi l’importance du Normand dans sa propre œuvre.
Eléments
L’exposition révèle aussi un aspect économique de la peinture de la fin du XIXe siècle. Boudin avec ses marines se place ainsi sur un marché en plein essor avec des collectionneurs en demande. Il rivalise avec les marinistes belges dans des toiles figuratives où ciel, bateau, port sont les éléments essentiels. Et parce qu’ « il faut essayer les voyages, ça dérouille », Eugène Boudin a, de temps en temps, quitté sa Normandie pour trouver le sud. Dans le Midi, mais surtout à Venise où les tonalités chaudes donnent des ciels presque turquoise à ses vues de la ville.
Une exposition iodée qui se réserve car la file d’attente s’allonge souvent loin sur le boulevard Haussmann plutôt pollué.
Site officiel : www.expo-eugeneboudin.com/
Pêcheuses sur la plage de Berck © Courtesy National Gallery of Art, Washington
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