Depuis le 19 octobre et jusqu’au 26 février 2017, l’esprit du Bauhaus souffle au musée des Arts décoratifs.
Avec plus de 900 pièces exposées, « l’esprit du Bauhaus » raconte l’histoire d’une école qui, au début du XXe siècle, a développé un point de vue inédit sur les différents arts. Pour les fondateurs, l’équation à résoudre était : les artistes doivent se forger un esprit d’artisan tout en intégrant la force de frappe industrielle dans le but de repenser les modes de vie de société en transformation.
Difficile d’être très objectif quand une proche amie a activement participé à la réalisation de cette exposition. Mais maintenant c’est dit.
Dès les premières salles, le ton est donné. Les pièces présentées sont résolument tournées vers la modernité. Des débuts prometteurs avec les Arts and Crafts britanniques et l’Atelier viennois qui sont une source d’inspiration pour le Bauhaus. Avec Henry Van de Velde, Koloman Moser, Peter Berhens, les lignes se simplifient, les objets, chaises, tables, luminaires vivent une révolution stylistique.
En 1919, l’institut des arts décoratifs et industriels devient le Bauhaus sous l’impulsion du nouveau directeur Walter Gropius. Pendant près de 15 ans, l’école va réunir enseignants -Wassily Kandinsky, Paul Klee, László Moholy-Nagy, Ludwig Mies van der Rohe, Marcel Breuer, et étudiants, autour d’enseignements novateurs et de réalisations avant-gardistes au beau milieu d’une Europe heurtée et en convalescence.
L’exposition présente ainsi des travaux réalisés dans les différents ateliers de l’école : textile, céramique, graphisme, photographie, métal, menuiserie… Découvrir autant de pièces du Bauhaus en un seul lieu à Paris est rare – la dernière exposition parisienne sur le Bauhaus remonte à 1969. La scénographie permet aussi de passer d’un atelier à un autre sans réelle séparation, tel que le Bauhaus pensait les pratiques artistiques.
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Si l’arrivée des nazis au pouvoir entraîne la fermeture de cette école qui avait déjà dû déménager de Weimar à Dessau puis à Berlin, elle ne marque, en aucun cas, la fin de l’esprit du Bauhaus. La force de cette école et du style qui en découle est d’avoir perduré, évolué, s’être transformée et de vivre encore aujourd’hui dans de nombreux objets, mobiliers, architectures qui nous entourent. Et l’exposition du musée des Arts déco d’incarner cet esprit.
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1-Gunta Stölzl, 5 Chöre, tapisserie jacquard, 1928
2-Balcons de la Prellerhaus en contre-plongée (Dessau)
3-Chaise par Mies von der Rohe, 1927
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