Eli Lotar, photographe de son époque

Photographe de la nouvelle vision mais aussi adepte du reportage documentaire, Eli Lotar, français d’origine roumaine, s’inscrit parfaitement dans son époque, en y apportant une touche de poésie.

Le Jeu de Paume consacre jusqu’au 28 mai 2017, une exposition au photographe Eli Lotar. Celui-ci revient à Paris en 1925 après avoir passé son enfance en Roumanie. Il a alors 20 ans et sa rencontre avec Germaine Krull l’oriente vers la Nouvelle Vision, ses plongées et contre-plongées de vues urbaines, ses cadrages et gros plans sur les objets de la vie moderne avec la Tour Eiffel en modèle phare.

          

Mais chez Lotar et dans la progression de l’exposition, les hommes sont toujours présents. Ce sont des pieds pris en photo au ras du sol à la Foire de Paris en 1928 ou des têtes chapeautées à Lisbonne en 1931.

       

Cet intérêt pour ce que sont et font les hommes, Eli Lotar le traduit à travers des reportages photographiques : Aux abattoirs de la Villette (1929), Hôpital des Quinze-Vingts (1928). Il s’engage aussi politiquement. En Espagne, il couvre la victoire du Front populaire.

Homme de son temps, Lotar est multidisciplinaire (photographe, photographe de plateau, assistant réalisateur et réalisateur lui-même), il collabore avec ses contemporains (Buñuel, Giacometti). Il inscrit son oeuvre dans cet entre-deux-guerres bouillonnant.

         

Photos :
-La Tour Eiffel, vers 1929, © Centre Pompidou
– ——, © Centre Pompidou
-Foire de Paris, 1928, © Centre Pompidou
-Sans titre (Lisbonne), 1931, © Centre Pompidou
-Aux abattoirs de la Villette, 1929, © Metropolitan Museum of Art
-Madrid, 1936, © Centre Pompidou
-Travaux d’assèchement du Zuiderzee, Pays-Bas, 1930,© Archives Tériade, musée départemental Matisse, Le Cateau-Cambrésis
-Giacometti, buste de Lotar, 1966, © Centre Pompidou
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