Walker Evans, le collectionneur d’images
Plus qu’un mois pour voir la rétrospective de Walker Evans au Centre Pompidou. A ne pas rater d’ici le 14 août 2017. Walker Evans c’est tout simplement le père de tous les photographes de rue américains. C’est lui qui, à travers ses images de la culture populaire des Etats-Unis (affiches, architectures, vitrines mais aussi passants), va créer un incroyable inventaire de motifs, sujets, objets, source d’inspiration pour les photographes américains. C’est en véritable collectionneur -il a accumulé lui-même près de 10 000 cartes postales américaines des années 1900-1920, que Walker Evans réalise une typologie de la scène de rue. Il apporte également un témoignage fort des conséquences de la crise de 1929 en photographiant plusieurs familles d’agriculteurs dans l’Alabama, sans doute son travail le plus connu. Si certains portraits paraissent iconiques aujourd’hui – comme la scénographie de l’expo l’évoque, Walker Evans semble là, une fois de plus, pour enregistrer des protagonistes et leur environnement. S’en dégage un engagement social qu’il mettra en oeuvre en travaillant, plusieurs années, pour la Farm Security Administration (FSA), agence liée au ministère de l’Agriculture américain et en charge d’aider les fermiers touchés par la Grande Dépression. A travers plus de 300 clichés, l’exposition relate le travail d’un photographe majeur. De nombreuses séries mettent en avant la singularité de Walker Evans. Ainsi, avec Labor Anonymous publié dans le magazine Fortune en 1946, le photographe fige les passants de Detroit dans leur quotidien sans décor, avec un angle et une lumière similaire. Riche, prolifique et parfois tournant à l’obsession, le travail de Walker Evans inscrit la photographie américaine dans un double objectif à la fois documentaire et artistique. Objectif que ne cesseront de viser les photographes américains. -Truck and Sign, 1928-1930, collection particulière, San Francisco © Walker Evans Archive, The Metropolitan Museum of Art |